Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/182

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blanche au chapeau, avait accueilli les alliés en criant : " vivent les bourbons ! " et comment il fit composer par les typographes les principaux passages de la brochure due au zèle de M. De Chateaubriand, vous ne vous étonneriez plus, ma chère, d’avoir lu, le 1er avril, des invectives contre le corse et les louanges des bourbons, dans les gazettes qui, le 30 mars, exaltaient le génie de l’empereur et le dévouement à l’empire… mais le comte ne vous avouera rien de cela, parce que c’est le plus discret des gentilshommes, un fin diplomate… ― ha ! Ha ! La fable est jolie ! ― ricana M. De Praxi-Blassans, qui rougissait jusqu’à la poudre de ses cheveux. ― oh ! Un diplomate qui rougit ! ― remarquait la baronne. ― fi donc ! ― mon frère, vous vous vendez ! Accusa Virginie. ― point ! ― si fait ! ― quelle histoire ! ― ne vous en cachez pas, mon cher ! S’écria le baron. Vous avez donné de votre main un bourbon à la France. ― vous me la baillez belle !… à supposer que votre conte se tînt debout, quel rôle laissez-vous au sénat !… ― mais le sénat a voté la déchéance par peur de l’opinion, c’est-à-dire des gazettes ! ― et aussi, parce que ces messieurs ont obtenu comme prix de leur adhésion la reconnaissance, par le nouveau souverain, de l’hérédité de leurs charges et dotations : elles ne seront plus simplement viagères. ― peuh ! Sans la pression des journaux, ils n’auraient point rappelé Louis… monsieur le comte de Praxi-Blassans, à vous seul, vous rendez un royaume aux bourbons. ― tu vois ! ― souffla émile dans l’oreille d’Omer ; ―