Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/380

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lisque son collier de sequins et ses boucles d’oreilles en croissant, plusieurs fez, calottes et paires de babouches, une selle de pacha fort curieusement ornée et ses étriers d’argent, un plateau incrusté de nacre et son support ; plus, un ballot de tapis turcs. Le tout, acheté par moi à des pillards souliotes, te doit rejoindre au château des ducs, par roulage, et grâce aux soins de Mm. Lamanjoin et Cie, négociants de Marseille. J’ai pensé que tes classes se termineront dans deux ans et qu’une panoplie turque donne bon air à l’entresol d’un étudiant.

« E. L. »

« P.-S. ― Le major Gresloup est décidément au Spielberg, prisonnier avec Silvio Pellico, ce grand poète milanais qu’on a enchaîné dans un cachot là-bas. Je connais le pays de Brünn, m’y étant trouvé sous les ordres de ton père, au moment d’Austerlitz. Je visitai la forteresse dans ce temps-là. Ce pauvre Gresloup ne doit pas rire. Après tout, nous continuons la lutte de nos aînés contre les tyrans. Veillons au salut de l’empire !… comme dit la chanson… »


À Monsieur Omer Héricourt,
aux Moulins-Héricourt,
Sainte-Catherine-lez-Arras,
Département du Pas-de-Calais.


MANUFACTURE D’ÉMAUX
LEROY ET BEUMINSEL
SAUMUR
Saumur, le 5 de novembre 1821.

« L’enfant de Novare est né, mon cher conscrit ! Je suis arrivé à temps de Navarin pour lui souhaiter la bienvenue ici-bas. C’est un garçon. Je l’appelle Omer,