Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mine d’un piètre cavalier. Foin des illusions ! Tu ressembles à un singe sur une autruche, quand tu emploies ta ruse, mon conscrit. " au reste, le somme à cheval ne fut sans doute pas très reposant : car, de Lyon à Marseille, pendant que nous descendions, Mm. Corcelle, Scheffer et moi, le Rhône en bateau, j’ai ronflé, paraît-il, sans cesse ; et même, après un temps de voiture, je me suis juste éveillé sur la cannebière pour t’acheter une corbeille d’oranges que j’ai mise au roulage à ton intention. Elles sont bien mûres et sanguines. N’en donne pas trop à tes jésuites ; ils ne méritent pas d’y goûter. Ils viennent de faire arrêter, à Marseille, un de mes bons amis de la garde impériale, le capitaine Vallé, à qui je confiai, en novembre, à mon retour de Grèce, le soin d’organiser une compagnie de volontaires qui désirent aller se battre contre le turc en Morée. Le franc militaire a parlé trop net dans un déjeuner, à Toulon, et un brave garçon, mais un peu borné, le capitaine Sicard, l’ayant pris pour un agent provocateur, a cru jouer un fameux tour à la police en le dénonçant. Et voilà mon pauvre Vallé au clou comme conspirateur et racoleur de conjurés. " le coche d’eau nous avait juste débarqués à temps pour que nous puissions faire monter avec nous dans la malle-poste qui va de Marseille à Paris le commandant Caron, imprudemment compromis par Vallé. Nous repartîmes à toutes brides sur Valence, où je déposai Mm. Scheffer et Corcelle, puis sur Lyon, où je déposai le commandant, qui put de là gagner la Suisse. Quant à moi, je continuai ma route jusqu’à la capitale, et m’offris le nez des mouchards quand ils me virent descendre seul le marchepied : les préfets avaient fait jouer les bras du télégraphe. " ah ! Ce pauvre grand Vallé ! Quand j’y pense !… je n’en ai pas moins fait, comme tu vois, de fameuses é