Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/387

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d’avoir froid aux yeux. N’écoute donc pas les jésuites quand ils t’assurent que leurs maîtres tiennent solidement. L’armée ne les aime pas, ni la vieille, ni la jeune. Qu’il y ait eu un incendie à Saumur, et un imbécile à Béfort pour revenir de semestre le soir même des préparatifs, pour n’y rien comprendre, et tout raconter aux supérieurs, croyant bien faire ; qu’il y ait eu un malentendu à Marseille qui a fait prendre mon ami Vallé pour un agent provocateur par le capitaine Sicard, ce sont là des accidents. On en voit bien d’autres en campagne. Un jour ou l’autre, tout marchera droit. Et alors… " je compte retourner à Saumur, demain ou après-demain. J’ai hâte d’embrasser l’enfant de Novare et ma Graziella. Et puis des affaires m’y appellent. écris-moi chez M. Caffé, chirurgien : c’est plus sûr. Tu recevras aux moulins six volumes de Voltaire reliés en veau plein, dont j’ai fait l’emplette tout à l’heure en passant le long du quai. C’est un bon auteur que tu dois cultiver si tu veux avoir des opinions voisines de la vérité…, la vraie. " E. Lyrisse. " à Monsieur Omer Héricourt, au collège de Saint-éloi, en Artois : (du château des ducs le 5 de mai 1822.) " mon fils, " ta lettre m’afflige. Comment peux-tu attribuer à l’ennui de vivre dans une campagne les justes craintes de ma foi et de mon amour maternel ? Dieu merci, la providence m’a laissé peu le loisir de me corrompre dans l’oisiveté ; et si, en te contant le menu de mes