Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/440

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Après le père Ronsin, le cardinal Castiglioni parla, debout, en balançant sa corpulence, derrière la grille qui fermait le sanctuaire, à hauteur de genoux. Il réclama des neuvaines pour le roi Ferdinand de Naples et pour le roi Ferdinand d’Espagne, l’un échappé miraculeusement aux complots des impies, l’autre emprisonné presque, dans son palais, par les tristes disciples des jacobins régicides. Faisant allusion au supplice de Louis Xvi, il assura redouter qu’un sort aussi funeste ne terminât les jours du malheureux souverain, dans les Castilles. Bourbons tous deux, cousins de Louis Xviii, ces princes devaient plus spécialement compter sur les oraisons des sujets fidèles au roi de France. On supplierait le seigneur d’inspirer les monarques tout à l’heure réunis dans Vérone et prêts à secourir de si touchantes infortunes. Au nom des chrétiens d’Italie et d’Espagne, il présentait cette requête. Ne serait-elle pas entendue ? Un murmure d’approbation fit mouvoir les têtes. Les épaules se rapprochèrent. On se leva bruyamment, la conférence était finie. Du haut de sa monumentale stature, l’éminence recevait les félicitations des dignitaires. Ce fut alors qu’édouard mena son cousin, après un signe du comte, jusqu’au fauteuil du père Ronsin, qui causait affablement. Omer marcha droit au jésuite, s’inclina, durant la phrase qui le présentait. Le comte remercia de l’exception faite en faveur de son neveu pour l’admettre d’emblée aux offices de la sainte congrégation. Le père Ronsin feignit se rappeler mal l’octroi de cette faveur, bien qu’il approuvât de la tête et d’un sourire court, vite réprimé dans la morsure de ses lèvres. ― en effet…, en effet… eh bien, Monsieur Héricourt ?… vous plaisez-vous aux occupations spirituelles de vos parents ? ― certainement,