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cascades. En France et en Allemagne, au seizième siècle, l’érudition ne semblait pas non plus en antagonisme avec l’action. Et ce système produisit l’incomparable littérature de la Pléiade, la plastique des Clouet, de Le Nain, des Jean Goujon, des Bernard Palissy, la chirurgie d’Ambroise Paré, le génie vraiment et superbement méditerranéen de Montaigne, qui forme, avec Flaubert et Taine, la trinité des grands écrivains français. Son ami La Boëtie sut inscrire dans son traité du Contre-Un toutes les théories libertaires reprises, depuis, par les encyclopédistes, réalisées partiellement au cours de nos trois Républiques, devenues européennes et mondiales, appliquées partout, en Bolivie comme au Japon.

Maintenant que nous possédons, en France, une Académie des Sports, son rôle peut se préciser dans le sens d’une restauration de ces principes.

C’est pourquoi je m’intéresse fort au souvenir de cette estampe sans doute helvétique, que je découvris, ce me semble, dans les cartons d’une bibliothèque bâloise. Ce Pégase, qui participe à la fois de la nature aérienne par les ailes, de la nature marine par la croupe et les nageoires, de la nature terrestre par les sabots de ses quatre jambes galopantes, n’est-il pas un emblème des trois puissances que nous cherchons à conquérir par les vitesses aérostatiques, nautiques et automobilistes ? Il exprime tout notre vœu, l’essor de ce bel animal frémissant dont les pennes battent l’air, tandis que la queue fouette encore le flot, tandis que les pieds possèdent le sol et l’incendient.