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LA MORALE DES SPORTS

Cette Calliope, muse épique devant qui fuient les tritons éperdus, tes mouettes de la mer, les renards et les sangliers de la falaise, n’est-ce pas notre goût des jeux équestres et de la chasse ?

Casquée, agitant sa lance, Clio présiderait aux sports militaires tout autant qu’à l’étude des victoires consignées dans les annales des peuples.

Rieuse et railleuse, portant à bras tendu un fol et sa commère, Thalie signifiera bien le succès des athlètes joyeux dans 1 arène, sans contredire sa verve comique.

Melpomène, grandie par le noble cothurne tragique, inspirera judicieusement ceux qui préconisent la défense de l’honneur par l’escrime.

Si la poétique Érato s’envole légère aux sons de strophes lyriques, comment les cyclistes rapides la renieraient-ils pour la déesse de leurs promptitudes triomphatrices de l’espace ?

Polymnie persuadait les foules par la science éloquente ; or, la science fut-elle jamais plus évidente qu’appliquée à la magie de nos chars automobiles ?

En dansant Terpsychore mènera les coureurs au but.

Lorsque l’aéronaute bondit au zénith, lorsque le yachtsman gagne le large, et interroge les astres pour connaître les lieux de son voyage, comment ne songeraient-ils pas, l’un et l’autre, à supplier Uranie de les avertir ?

Et si le nageur se mêle aux mouvements mélodieux des ondes ne devra-t-il point, tel Wagner, réciter ses plaisirs au moyen de la musique, présent de l’harmonieuse Euterpe ?

Ainsi nous enseigne la vieille estampe huguenote. Voilà, pour les papiers à lettres des sportsmen, encore