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Page:Adam - La Morale des sports.djvu/465

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Cette circonférence marque le centre du point envolé que devient aussitôt le triomphateur de l’Espace.

Très heureuse cette obligation pour les coureurs de changer eux-mêmes et sans aide, avec les moyens du bord, leurs pneumatiques, de parfaire toutes les réparations urgentes, de ne recevoir le secours que de gens claustrés derrière une barricade avec leurs provisions d’essence, d’huile et d’accessoires ! Ainsi les champions témoignent de leur talent pour entretenir et ressusciter toute la vie de la machine, pour remédier aux lésions de l’organisme délicat, en même temps qu’ils prouvent leur sang-froid de meneurs de vitesses, et la logique de leurs essors audacieusement conçus.

L’enthousiasme de la foule s’est particulièrement exalté lorsqu’un couple de mécaniciens réussit à substituer des pneus frais à des pneus avachis en le moindre délai. Au chronomètre, on a marqué quatre minutes un quart pour le changement d’un pneu, et sept minutes pour le changement des deux. Szisz, qui conduisit la voiture Renault victorieuse, fut admirable, ainsi que son chauffeur, par la précipitation sagement réglée de ses ajustages. C’est la justification du système qui préconise les jantes amovibles substituées aux précédentes, avec leurs pneus tout gonflés, en dévissant et revissant quatre boulons. La chance des voitures Renault semble due en grande partie à cette innovation précieuse.

Et qu’il est plaisant de voir les Français, cette fois encore, l’emporter pour la gloire de notre meilleure industrie nationale. De bon cœur, sous l’immense toiture de toile blanche qu’illuminait le soleil, les dames des tribunes applaudissaient au courage de Szisz, de A. Clément, qui donnaient le paroxysme de leurs efforts