` LE saarem Nom 187 · équarri par le hasard: elle cherchait le moyen ide ` gagner une table inférieure toute ruisselante d'eau. Mais elle dut renoncer. Elle se releva, jeta le nom de son chien, trop lidele aux courlis; puis elle de- meura toute droite, fine et haute sur ses jambes bru- nes. Alors elle battit l’air de ses poings crispés; et` de véritables hurlements sortirent de sa poitrine. Je me üs entendre; mais elle n’y prit garde. Ses ' épaules étroites étaient secouées par les sanglots. Elle trépignait avec rage. Elle pleurait. Enfin je l’at- teignis en tombant, parmi des graviers, des mottes et des galets plats, sur la plate-forme qui l’isolait. ·— Qu’avez-vous,Gilberte, et pourquoi vous désoler ainsi? Sous la mèche dorée, ébouriffée, et sous l’évasure du chapeau, le jeune visage, entre les ruisselle- ments des larmes, grimaça. Des .rfils de salive reliaient les lèvres béantes. Je Pinterrogeai sans qu’elle me gratifiàt d’une parole. Elle me tourna le dos. Sa veste de piqué blanc était verdie par les ` herbes et jaunie. par la terre. Je lui touchai la manche : elle se dégagea brusquement. -— Oh! Gilberte, vous n’etes pas aimable. J’ai failli me casser le cou pour vous aider a sortir d`ici... Et voilà comment vous me recevez!... Voyez la-haut, sur le bord de la falaise, votre maman qui nous fait des signes... Domino n’est pas perdu, il joue... Je le vois d’ici courir, en agitant le panache de sa queue. — Comment remontera-t-il, maintenant?... Vous savez bien qu’il ne peut pas remonter! ` Elle indiqua, du regard, la muraille de terre et de granit qui s’érigeait, inaccessible, depuis les décom- bres jusqu’au ciel. . ,
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