Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/215

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9.10 LE snnrsnr Nom ” au milieu des idées que mon regard etfleure, que ma cervelle imagine, d'après les mots épars. Cela fait une mosaïque de sensations et de conceptions. Leurs ren- contres bizarres m’amusent!..É — Comme vous posez, ma chère petite, depuis quelque temps! Gardez-vous de jouer a la pédante : ça .vieillit... Mais certainement!... `Voyons, vous croyez nous étonner, monsieur et moi?... Est—il besoin de nous étonner? Nous garantirions que vous n’êtes pas une bête, et que vous êtes capable de par- courir un tome vert emprunté à la grave Bibliothèque de Philosophie contemporaine... — Vous etes bien indulgenteh. et je vous en remercie,. r ` — Aïe! —— nota Gilberte comiquement — voilà mes A bonnes femmes qui se font du vinaigre! . — Le livre est arrivé bien vite, — épilogua Ill"" La Revelliere. -— Vous avez donc écrit a Paris le soir même ou le docteur vous a blàmée de ne pas ins- truire, des maintenant, votre lille sur ces choses, sur ces phénomènes"., comme il dit? La pauvre enfant! Ils vont enseigner à une gamine de treize ans la psychologie des foules... C’est admirable, hein? Elle se tourna vers moi, me prit a témoin en agi- tant, au bout de sa main gauche, la trousse aux vingt objets de vermeil et d’argent qui s’entrechoquaient. Madame Helene allegua, sur un ton dédaigneux et calme, que Gilberte l’obsédait; de questions auxquelles il était souvent difticile de répondre. _La tlllette avait des curiosités rares, tres intelligentes, que la paresse des grandes personnes écarte d’ordinaire. A propos des querelles, des guerres, des massacres entre hugue- nots et ligueurs, les « pourquoi » de Gilberte récla-