Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/216

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I · LE sizuruiw Nom 211 _maient toute la série des causes politiques,matérielles, __ sentimentales, philosophiques, ataviques et climate- I . riques. Il avait bien fallu rester court. Jean Goulven avait raillé cette mère incapable, et confuse de l’être. Pour éviter de justes reproches, elle avait hate de compléter sa science éducatrice. — Oui,... mais surtout vous tenez En garder, dans l’estime du docteur, un avantage que vous tremblez de perdre... — Je ne tremble pas... Il n’y a pas à trembler... Seulement je trouve sage de reconnaître mon insuffl- sance, et d’y obvier. Il me semblerait ridicule de m’obstiner dans mon ignorance. Comme mère, je dois · à Gilberte cet exemple de franchise et de courage. En parlant, madame Hélène nous regardait, de ses yeux énergiques; puis elle attira Gilberte contre elle et lui montra tel paragraphe du livre qui satisfit ài des questions antérieures. M"‘° La- Itevellière parut admirer le cuir tendu sur les quatre perches de la voiture que traîuait, dans le chemin creux, un petit cheval blond, vif et pétulant. La vieille dame secoua la tête, et affecta de soupirer: — Vous me faites rire, ma chere! vous me faites rire!... — A votre aise! — concéda la· voix mélodieuse. Bientôt nous sortimes, en cahotant, de la longue vallée, de ses roches et de ses prairies. Nous passâmes _ un hameau peuplé de volailles et de marmots bar- bouillés. Nous atteignimes, après deux granges en ruine, une vaste solitude apre et nue, la lande écor- chée par le vent du large. Une lumière rude s’élevait à la tin des ajoncs, derrière les brebis noires. Domino les voulait assaillir, en dépit de Gilberte qui le main-