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I


On a soutenu que la Compagnie métropolitaine des Produits pharmaceutiques m’avait indiqué la découverte du docteur Goulven. Ce n’est pas exact. Ayant rencontré mes anciens condisciples de la Faculté des Sciences au congrès biologique de 1904, j’appris, moi-même, de leur bouche, la nouvelle : l’Académie de Médecine décidait qu’en séance publique serait lue la notice de notre ancien camarade. Là-dessus, chacun clabauda, niant l’importance de ses recherches, comme il sied à des collègues et des émules. « Nos amis nous pardonnent moins un succès net qu’un échec avilissant ! » a dit tel sage du New-Jersey. Pour fielleuses et injustes qu’elles me semblèrent d’abord, la plupart des critiques devinrent tellement acharnées que je sortis du Congrès en doutant que mon ami breton eût créé rien qui valût. C’était de la théorie pure, de la quintessence et de la transcendance : – ce qui ne se vend pas.

J’avais connu notre lauréat pendant un stage qu’il fit a Paris, avant de présenter sa thèse. Il avait alors,