Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/222

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LE sunmzxr Nom 917 e't que Domino ne se foulat les pattes. Tout cela l’in— ' téressait autrement qu‘Andromede, que la lutte des deux flots, que le triomphe du soleil décelant, au fond, les couches glauques du lac, et les voyages des pol ypes diaphanes aux longs tentacules indolents. Gilberte répétait sa crainte de voir s’ébouler la mâchoire de l’ogre. Elle allaitvers l'issue, et trainait sa grand'mèr0 - en dissimulant à peine une terreur absurde.·M‘“° La Revelliere appréhendait une crise nerveuse. Elle nous abandonna tous les trois a regret. En silence j’attendaîs que, loin de leur cerbère, le docteur et son am·ie en vinssent à se trahir devant moi. Goulven me considérait, tout de même, comme un camarade assez loyal pour ne pas être indiscret à l’occasion Madame Helene, m’ayant surpris avec la . servante sur les genoux, me taquinait, depuis, suffi- samment pour que notre intimité se fut accrue, sinon jusqu’a la confidence, du moins jusqu`à la foi dans une indulgence réciproque et parfaite. Elle continuait à faire des phrases sur la succession des types hu- ‘ mains qui avaient du sabriter, durant les siecles, en oe lieu, y préparer des instruments ingénieux pour la pèche, y dépecer des proies, y inventer des dieux, y élire des chefs, y consacrer des lois, y périr sous _ les raz de marée. Goulven, se croisant les bras, me parut l’adorer de toute son attention. Je jugeai le moment favorable pour citer cette opinion de Nietzsche : _ i - « Les femmes ont jusqu’ici été traitées par les · hommes comme des oiseaux qui, descendus d`une hauteur quelconque, se sont égarés au milieu d`eux; comme quelque chose de délicat, de fragile, de sau- vage, d’étrange, de doux, de ravissant ..., mais quel- · l3