Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/93

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88· » LE SERPENT Nom tué jadis par les Pavillons Noirs. Un autre, dont les épaulettes brillaient sur un fond de mer, avec vais- seaux de ligne làchant les feux de leurs bordées contre les fortifications d'un roc fumeux, c’était l’aïeul - maternel du docteur, le contre-amiral de Kerledan. Il assistait à la bataille de Navarin. ` _—— ljindépendancede la Grèce?... Oui... - rica- nai—je en me levant, —- de la politique d'opéra... Voila, mon petit!... Tu as trop de militaires dans l’ata— visme pour rien entendre aux affaires... Ainsi, n1oi . qui les réussis, on m’a réformé pour la vue. Tout a l'heure je vais prendre mon fusil et t’abattre, dans ce vol de mouettes, quatre betes sur cinq visées. Il se planta debout, les mains dans les poches de sa culotte de cycliste. ll me dévisagea, railleur et` rude: - Oui, tu es un homme de l’époque, toi... A présent, jevais te montrer la maison... Maintenant il me tutoyait sur un`ton d’impertinence. ·` Quand nous fûmes au vestibule qui s’ouvre vers le jardin et la route, nous rencontràmes Mm Goulven. Ses mains, gantées de ûloselle, contenaient des poireaux, une langouste et un livre d’heures. Elle sortait de Péglise. Sa joie fut extrême de me saluer. Elle fêta la venue d'un pensionnaire qui verserait quelque argent au ménage. Elle appela la jolie ser-- vante, l’embar1·assa de ses emplettes culinaires, déta- cha son chapeau en paillasson noir, et nous poussa dnns le salon. —- J’ose espérer que le pays vous plaira...;Que pensez-vous de notre vue? — Mais je n’ai pas encore bien regardé... C’était vrai. Le docteur et ses pauvres astuces