tera mieux que votre loi fatale et ses brutalités.
— Oui, j’en conviens, la loi fatale a des brutalités dans ses manifestations partielles, reprit Littré, mais son action générale, basée sur des conditions invariables de proportionnalité, d’ordre, nous inspire l’idée d’absolue justice.
— Je proteste. Si je ne me sens qu’un grain de poussière que le vent balaie et pas une intelligence dominatrice de la matière, pourquoi lutter ?
— Parce que la loi de l’homme est l’action.
— À moi, il me faut l’homme conduit par l’esprit et la nature par des dieux.
— Ma pauvre enfant, vous ne rouvrirez pas le cercle théologique, même avec votre Homère ; il est à tout jamais fermé ! »
Encouragée par Mme d’Agoult, par Dupont-White, par Tribert, par Ronchaud, qui frappaient aimablement et silencieusement sur leurs doigts, je répliquai :
« Votre nature méthodiquement inconsciente m’exaspère. Je veux la vie consciente en tout, partout ; ce que vous dites et ce que vous écrivez sont des mots. Pourquoi les miens n’auraient-ils pas la même valeur que les vôtres ? Pourquoi les bruits sont-ils pour vous du silence ? Pourquoi ce qu’on voit image-t-il à vos yeux plus de vérités que ce qu’on ne voit pas ? De même que vous ne pouvez percevoir avec vos sens l’infiniment petit, vous ne percevez pas l’infiniment grand. Vous peuplez l’uni-