Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/141

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gracié. L’Ecole ayant été dispersée, le Père et plusieurs de ses fils partirent pour l’Egypte et y étudièrent un système de barrage du Nil et le percement de l’isthme de Suez.

Le chef de l’école saint-simonienne et ses disciples étant merveilleusement doués pour les grandes entreprises, on les retrouve plus tard, traçant des routes, creusant des canaux, construisant des chemins de fer. Benjamin Constant n’a-t-il pas appelé le saint-simonisme : « le Papisme industriel » ?

Ce sont les saint-simoniens qui ont fondé les sociétés de crédit, tous les grands magasins exploités par des capitalistes ; ils ont donné une irrésistible impulsion aux monopoles, trusts, accaparements, etc. Ont-ils apporté un bienfait économique à la société de leur temps ? Voici ce que, quand j’arrivai à Paris, les phalanstériens répondaient à cette question ; ils disaient : « Nous avons ajouté, nous, au groupement des capitaux la participation du travail. Les Pereire, saint-simoniens, ont fondé les Magasins du Louvre ; nous avons fondé le Bon Marché. Leur principe se résume dans le mot « exploitation », le nôtre, dans celui de « participation » ; « à chacun selon ses œuvres » a été la formule saint-simonienne comme la nôtre, mais la leur est restée aristocratique. Ceux qui ont monté parmi les saint-simoniens n’ont pas entraîné avec eux le groupe initial des travailleurs, et la répartition saint-simonienne, pas