Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/203

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C’était méchant, la liaison de Mlle Clémence Royer avec Pascal Duprat ayant fait le malheur de l’épouse délaissée qui gémissait tout haut et dont le chagrin inspirait de l’intérêt.

Edmond Texier seul avait entendu. Il répéta les mots échangés entre Mlle Clémence Royer et moi. La grande philosophe ne me pardonna jamais cette indiscrétion que je n’avais nullement encouragée. Elle, M. Pascal Duprat, unis à Mme d’Héricourt et à quelques bons amis de Proudhon, devinrent pour moi des ennemis redoutables. Je leur dois quelques bonnes petites blessures souvent rouvertes.

Mme d’Agoult, tenue au courant du ragot par Mlle Clémence Royer, me gronda très fort et me dit que je méritais tout ce qui m’adviendrait de la rancune de la grande philosophe. Je lui jurai n’avoir dit mot à personne de notre conversation. Elle interrogea Texier, qui convint en avoir, lui, parlé à tout le monde.

« Vous avez fait à notre jeune amie, qui n’en a guère besoin, dit Mme d’Agoult à Texier, des ennemis implacables. »

Après tant de remises qu’elles nous conduisent fin septembre, le jour est enfin fixé de la partie projetée à Neuilly chez Mme Vilbort. Beaucoup manquent à l’appel. J’arrive avec Jourdan, et l’on nous plaisante en disant que