Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/208

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dessus son opinion personnelle. L’empereur a lu mon écrit, l’a approuvé, et… l’a fait interrompre ! Voilà le grrrand secret dévoilé, je vous le livre, mais à la condition que Jourdan, l’honneur même, me donne sa parole qu’il n’en soufflera un mot au Siècle.

— Je la donne !

— Et que vous, Vilbort, n’en écriviez qu’à l’étranger, sur le ton d’une supposition appuyée sur quelques mots indiscrets de mon ami Sarcey.

— Ah ! mais non, mais non ! s’écria Sarcey. Je n’accepte pas la plaisanterie.

— Alors, Vilbort affirmera que c’est cette intransigeate Mme  La Messine qui répand partout ce bruit, et qu’ayant des preuves elle me défie de la démentir.

— Ce sera vrai, j’ai mes preuves, ajoutai-je, puisque je les tiens de la bouche même de… l’empereur ! Voilà une chose dont nul ne doutera… »

Vilbort, très habile, très discret, ne pouvait compromettre About. Il tenait sa « correspondance » et cela lui suffisait. On parla d’autre chose, de littérature, et les deux normaliens me donnèrent, en causant, l’une des plus intéressantes leçons de « lettres » que j’eusse encore reçue.

About disait qu’il faut écrire sous sa « dictée » et non sous sa pensée, qu’on doit se faire, la plume à la main, un récit ayant le mouvement