Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/221

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J’étais dans la loge des Vilbort, où il vint nous saluer.

« Je n’aime guère cette sempiternelle histoire de Dumas père que nous conte Dumas le fils, nous dit Sarcey, mais tout de même il y a des mots de situation réelle qui sont des trouvailles. Et il citait en riant de son bon rire si franc cette phrase que nous venions d’entendre :

« Je t’ai donné mes qualités et mes défauts sans compter. J’ai recherché ton affection plus que ton obéissance. Je ne t’ai pas appris l’économie parce que je ne la savais pas. »

Je retrouvai Paul de Saint-Victor à cette première, qui m’appela son « amie grecque ». Les Vilbort me présentèrent Auguste Villemot, Aurélien Scholl, à qui je rappelai la scène de la librairie Michel Lévy.

Jules Janin, Théophile Gautier, tous les grands critiques dont Vilbort aimait à recueillir les avis et qui lui savaient gré de la mesure et du respect avec lesquels il les citait à l’étranger, se succédèrent dans notre loge. Je les connus ainsi. Chaque jour, d’ailleurs, ajoutait à mes relations littéraires.

Dans une lettre à George Sand à propos de l’Homme de Neige, je lui disais que je venais de relire la série de ses romans champêtres ; je ne lui en confiais pas le motif ; c’est qu’ayant enfin parcouru Elle et Lui, je m’étais senti le besoin de me retremper dans ce qu’elle avait écrit de plus sain. J’ajoutai que, bien plus paysanne que