Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Républicain convaincu, désintéressé, ardemment épris de liberté, on n’eût pu relever en lui ni une hésitation dans ses convictions, ni un accommodement avec la rigueur de ses principes.

On trouvait, dans les livres de P.-J. Stahl, de la sentimentalité allemande, de l’humour anglais, de l’esprit parisien, le tout fondu de façon très personnelle, très originale, dans une belle et pure langue française.

Hetzel, Alsacien, adorait l’Alsace. Il morigénait ses auteurs et les conseillait avec la bonhomie alsacienne. Comme éditeur, il fut un magicien. C’est lui qui a fait la réputation de Jules Verne, celle des Erckmann-Chatrian et de tant d’autres ; la seule qu’il ait négligée est la sienne. La grande littérature illustrée pour les petits lui doit le jour. Mlle Lili est sa fille ; il inspira sur l’enfance et fit lui-même des centaines de livres adorables. Au 1er janvier il ensorcelait le cœur des petits et enchantait leurs parents, ravis de les voir tant s’amuser en prenant de si utiles leçons.

C’est Hetzel qui me conta, trois ou quatre ans plus tard, qu’ayant lu un manuscrit apporté par un jeune auteur et qu’émerveillé des deux premières parties, de l’art avec lequel elles étaient composées et écrites, il avait été écœuré, révolté des vilenies, plus que cela, des ordures contenues dans la troisième.

Lorsque au jour indiqué l’auteur vint prendre des nouvelles de son œuvre, Hetzel lui dit :