Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/242

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rieures. Ceux qui avaient exalté le gouvernement du 2 Décembre, le retour à l’ordre, à la sécurité, en jouissaient moins ou trouvaient que ces deux bienfaits n’étaient pas si assurés que cela. Et puis, il faut le dire, la campagne anti-autoritaire était superbement menée. Dans tous les partis d’opposition, l’élite de l’intelligence se mettait au service des idées libérales et attaquait le pouvoir personnel.

Bientôt au Courrier du Dimanche la pléiade fut complète. Elle allait de M. de Montalembert à Prévost-Paradol, d’Eugène Pelletan au comte d’Haussonville, de Villemain à J.-J. Weiss. Les impérialistes répétèrent : « Ce sont les orléanistes qui inspirent et mènent l’opposition. » Ce n’était pas exact ; les orléanistes, qui combattaient avec les républicains, s’extériorisaient, au contraire, de leur milieu ; pour défendre les idées libérales.

M. de Girardin n’était pas content. Il nous répétait, ce qui devait résumer l’opinion du Palais-Royal (nom général qu’on donnait à tout ce qui se rapportait au prince Napoléon,) que le jeu de bascule de l’Empereur entre les ultramontains et les révolutionnaires italiens, accumulait sur sa route les plus graves dangers. Les premiers l’accusaient de faire cause commune avec Garibaldi, les autres de trahir la cause italienne.

C’était M. Thiers qui donnait par Prévost-Paradol la vraie note à l’opinion libérale. Son