Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/243

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salon réunissait les opposants de quelque nuance qu’ils fussent. « Ami de la liberté » suffisait comme formule de ralliement, place Saint-Georges.

Ce ne sont que ragots sur la brochure Le Pape et le Congrès, attribuée à la collaboration de l’Empereur et de M. de Laguerronnière, et établissant que la France n’a plus à intervenir dans les affaires italiennes. Vers le milieu de janvier, le Moniteur complète la brochure par une lettre du ministre d’Etat établissant que la France doit s’occuper de ses propres affaires et indiquant qu’une grande réforme économique est sur le point de se faire. L’Europe apprenait aussi qu’un tout autre esprit allait dominer la politique de Napoléon III. Les grands mots de commerce, d’agriculture et d’industrie, réapparaissaient dans tous les discours officiels. On était loin de l’allocution de l’année précédente à l’ambassadeur d’Autriche.

L’Angleterre calmée offrait un traité de commerce.

Quoi ! allait-on abandonner le Pape aux intrigues de la maison de Savoie ?

Les grands manufacturiers, ennemis du traité de commerce avec la perfide Albion, s’unissaient aux cléricaux et protestaient bruyamment contre les « revirements impériaux ».

M. Cousin s’écriait de sa voix la plus retentissante :

« Tous les honnêtes gens sont avec le Pape. » D’autres ajoutaient parmi les conserva-