Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/250

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— Allons donc ! dirent à la fois MM. de Girardin et Arlès-Dufour.

— Toi, Arlès, ajouta Jourdan, tu crois en Cobden ; le fait est qu’il est l’un des moins anglais ! mais tu crois en même temps que Gladstone et Palmerston lui laisseraient négocier son traité de commerce s’ils ne le sentaient pas quelque peu défavorable à la France. Je répète comme vous tout à l’heure : « Allons donc ! »

Quelques jours après notre dîner, le traité de commerce avec l’Angleterre était signé. Restait la ratification des Chambres, mais Michel Chevalier et Arlès-Dufour ne doutaient pas du résultat.

Mon Village parut. Hetzel et Michel Lévy furent plus qu’aimables pour ce petit livre. Juliette Lamber fit son entrée dans le monde littéraire.

« Le tour est bien joué, me dit mon mari. Je trouverai moyen de vous le rendre. »

Je reçus un brevet de capacité de Littré. C’est le titre mis par lui en tête de la précieuse lettre qu’il m’écrivit. Ce livre l’intéressa parce que j’y faisais parler mes paysans comme ils parlent, et cependant de façon à être compris par un lecteur parisien. Dans ce Village, je développai pour la première fois l’idée, que personne n’avait eue encore, des Trains de travail à prix réduits, pour les moissonneurs belges qui reviennent chaque année à l’époque des moissons. La presse fit un accueil chaleureux à ce projet.