Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/268

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Mme Ackermann, sa devise l’y portant[1]. Et comme elle s’étonnait de ne pas voir sa terre égayée par quelques fleurs, Mme Ackermann lui dit :

« Je les déteste. Les sourires et les parfums de la nature sont des mensonges ; les clartés, les lumières, des tromperies. »

Mme d’Agoult, dans nos promenades, revenait souvent sur George Sand.

« Ce que je lui reproche, me disait-elle, c’est ce mélange de bourgeoisisme et d’excentricités morales, ce besoin qu’elle a de ramèner à leur plus simple expression ses plus folles passions, de ne raconter qu’elle et ses aventures dans ses livres, comme si le bouillonnement de ses impressions, une fois déversé de sa pensée, s’en allait où va l’eau rejetée de sa source.

« Et ce que je ne lui pardonne pas, à elle qui à de la race, c’est son manque de tenue, la façon dont elle s’habille, ses grosses farces de Nohant, et, à son âge, ses manières de rapin. C’est un manque de dignité extérieure qui compromet en elle toutes les femmes qui écrivent.

— Mais, d’après vous, ma grande amie,

  1. In alta solitudinem.