Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/322

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que le prince Napoléon a fait tout ce qu’il a pu pour qu’on lève l’interdiction d’abord, et pour empêcher la saisie ensuite, et il me répète les paroles du prince Napoléon : « Cette soi-disant leçon d’histoire n’est qu’un manifeste orléaniste, ne lui donnez pas l’auréole de la saisie, d’autant que les légitimistes prennent parti contre ce manifeste et en renient les principes, qui sont une rupture avec ceux de la légitimité.

« Les princes, ajoute de Rheims, sont ravis de la saisie qui triple l’importance de la publication. J’ai ce matin, me dit-il, une lettre du duc d’Aumale, qui bénit le gouvernement de l’Empereur et s’étonne de le trouver aussi naïf. Nous avons une réserve de deux mille de ces brochures, me confie de Rheims, demandez m’en tant que vous en voulez, j’envoie celles pour dames, dans des boîtes de chocolat. » Je lui donne le nom de toutes mes amies femmes et les préviens par lettre.

La Lettre sur l’Histoire de France a la belle tenue de style du xviie siècle, la pensée y a grande allure, les jugements sont à la fois élevés, actuels, très combatifs et très vivants. L’historien reste historien, mais il ne dédaigne pas la passion du polémiste.

Que doit dire Nefftzer (et il faudra bien que je le lui demande) de la coïncidence de l’apparition de son journal et de la publication de la brochure du duc d’Aumale. Notre gros ami,