Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/321

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nouveau la Presse Nefftzer songe à être chez lui. Il a d’abord fondé la Revue Germanique avec Charles Dolfus, et le voilà trônant au Temps. Il pétrira, soyons-en sûrs, son journal à son image. Si Dieu prête vie au dit journal, on peut être assuré que Nefftzer ne sera jamais rien autre, quoiqu’il arrive, que directeur du Temps. Il ne comprend pas le cumul, et refuse d’admettre qu’un journaliste soit député. La tribune de la presse pour Nefftzer est supérieure à celle du parlement. Nefftzer est libéral, ou plutôt libre penseur et philosophe, et il entend être libre de rester tel. Il proteste contre toute restriction de la liberté de penser, quelle que soit la pensée, et il devient farouche quand l’indépendance de la vie personnelle est en cause. Je l’ai souvent entendu discuter avec Littré. Nefftzer est Hégélien et il répète volontiers : « Tout Hégélien est positiviste, mais un positiviste ayant tracé des limites à son esprit ne peut être Hégélien. »

Le second grand événement est la brochure du duc d’Aumale : Lettre sur l’Histoire de France. Malgré l’insistance du prince Napoléon, que cependant la brochure attaque de façon virulente, et qui crie sur les toits qu’on va faire une réclame monstre à l’orléanisme, la Lettre sur l’Histoire de France est envoyée en police correctionnelle.

Un ami du duc d’Aumale, de Rheims, m’apporte l’introuvable brochure. Il me confirme