Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/330

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chacun d’eux avait eus sous les yeux, du caractère des villes qu’ils habitaient, spectacles qui permettent si aisément de définir et de classer leurs genres. »

Je suis allée faire une scène à Charpentier, qui a ri de ma colère et m’a dit :

« Vous serez ravie d’avoir au bas du cadre de votre portrait le chiffre de l’Exposition ; cela vous prouvera, à vous et aux vôtres, que le peintre n’est pas un barbouilleur. »

Je trouvais sa raison plus ingénieuse que bienveillante pour nos connaissances en peinture, mais il obtint cependant de moi l’autorisation de garder mon portrait dans son atelier un certain temps après qu’il serait rentré de l’Exposition.

Nous nous donnons rendez-vous aux conférences de Challemel, rue de Provence. Quel régal ! Le beau style parlé. Que de savoir, que de vues personnelles, originales, que de clarté ! C’est un succès qui nous enchante, nous ses amis, et nous lui faisons une réclame aussi sincère qu’enthousiaste. Mme d’Agoult dit son grand mot : « C’est de premier ordre ! » Mme de Pierreclos nous amuse en nous répétant à tous : « Un mets intellectuel si divin m’a fait croire que je goûtais a l’ambroisie, et que je digérais enfin pour moi-même et plus seulement pour mon oncle un peu d’immortalité. »

Clémence Royer s’est plu à écrire à ma grande amie qu’en Challemel-Lacour, le critère