Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/382

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enthousiaste à l’idée de la fondation de l’Union Libérale ; il côtoie les jeunes et les flatte, répétant que le rôle des vieux est fini.

L’Union Libérale s’élabore, et ni les orléanistes ni les légitimistes ne se dérobent.

Je connaissais, par ma veille amie Beuque, Massol, qui, d’ailleurs, était mon proche voisin du boulevard Poissonnière. On voyait beaucoup chez lui le sage Caubet, le docteur Clavel ; tous trois ne cessaient d’affirmer que le plus grand avenir attendait leur jeune ami Brisson, Clavel se chargeant à lui seul de le faire comprendre et connaître dans son quartier.

Massol, ancien saint-simonien, avait été délégué par le Père Enfantin, au beau temps de l’école, pour propager la doctrine parmi les ouvriers des principales villes de France. Il fut de la mission d’Égypte. Mais, que sont, avant tout, Massol, Brisson et Clavel ? Des francs-maçons. La loge occupant toutes leurs pensées est devenue le mobile de tous leurs actes.

Ils commencent à parler avec onction d’une série d’études qui doivent aboutir à la libération totale de l’esprit humain, et qui se poursuivront dans la loge maçonnique dont le nom est impressionnant : Renaissance par les émules d’Hiram. Je confesse que ces mots me font beaucoup d’effet. Massol est un sincère sans ambition personnelle aucune, et ses théories de « morale indépendante » ne manquent pas de hauteur. Il songe à fonder un jour une revue sous ce