Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/407

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Vous, les grands de Paris, les boulevardiers qui vous infatuez ! vous serez à cent lieues de la réputation de l’un de mes vulgaires rédacteurs, vous verrez, vous verrez ! Un roman de mon Petit Journal, et j’en tiens un extraordinaire, occupera la France plus que les Misérables du grandissime Hugo.

— Mais il y a, semble-t-il, en ce Millaud le désir d’abaisser le niveau intellectuel des classes supérieures plus que d’élever celui des classes inférieures, » fit observer Jean Reynaud.

Legouvé nous a quittés, et nous sommes tous tristes, jusqu’à ma fille, pour laquelle il était adorable.

Cannes est en ébullition. Une assemblée générale, sous la présidence du duc de Vallombrosa, vient de décider la création d’un Cercle Nautique, où l’on donnera bals, concerts, matinées, etc., etc. C’est notre ami Baron, l’architecte de tant de goût, qui va le bâtir. Le duc de Vallombrosa est si dévoué aux intérêts de Cannes que sous son impulsion la ville se développe vertigineusement.

« Tant pis, » dit Mérimée.

La grande distinction, le charme, l’élégance, la simplicité, la bienveillance, du duc de Vallombrosa donnent un ton parfait à la société de Cannes. Légitimiste, le républicanisme de Jean Reynaud et le mien ne l’éloignent pas. L’impérialisme de Mérimée a pour lui peu d’attraits.

Je vais un jour déjeuner avec Alice chez le