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resté « l’auteur de l’Enfant du Faubourg », le plus grand succès du Petit Journal. Le chansonnier populaire avait deviné le romancier populaire.

Béranger me dit quand je le quittai : « Adieu, mon enfant, vous ne m’en voudrez pas longtemps. » Je lui dis avec tristesse : « Pourquoi adieu, et non au revoir ? Vous ai-je donc tant déplu ? »

Haussant les épaules et regardant par la fenêtre ouverte : « Je crois, ajouta-t-il, que j’irai voir avant peu là-haut le « Dieu des bonnes gens. »

Il mourut en juillet.

Je n’écrivis plus de vers et m’éloignai à regret de l’Union des poètes. Richebourg, de son côté, s’en détacha peu à peu, et il me dit un jour qu’il commençait un roman : Lucienne.

À cette époque je connus, toujours par le docteur de Bonnard, Charles Fauvety, directeur et fondateur de la Revue philosophique. On se réunissait chez lui, rue de la Michodière. On y causait de philosophie, de science sociale. Ces questions m’intéressaient. Mme Jenny d’Héricourt, qui avait acquis dans ce milieu une autorité justifiée par de sérieuses études, ne pouvait supporter que je prisse part à des débats dans lesquels « les plus hauts problèmes étaient posés, disait-elle, et réclamaient des connaissances mûries pour en discuter ».

MM. Charles Renouvier et Fauvety s’amu-