Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/58

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Je voulais d’abord aller au bal en Nausicaa. C’est l’avis que me donna mon père ; mais Claudius Popelin, invité, lui aussi, à ce bal, me dit qu’il irait en Vercingétorix, dont il avait le type, et que je devais y aller en Velléda. Il me dessina un costume si simple et si joli que je choisis celui-là définitivement.

Tout le Paris artistique et littéraire devait assister au bal d’Alexandre Weill ; on en parlait dans les journaux et j’étais toute fière d’y être invitée.

Alexandre Weill habitait le faubourg Saint-Honoré. Alsacien, ayant fait ses études en Allemagne, il y était tout d’abord resté et il écrivait encore dans plusieurs grands journaux allemands et dans les revues socialistes (francophiles en ce temps-là) de Leipzig, de Cologne et de Stuttgard.

C’est Alexandre Dumas père qui, rencontrant Weill, dans l’un de ses nombreux voyages, à Francfort, lui avait persuadé qu’il devait habiter Paris.

Alexandre Weill se fit très vite une situation dans le journalisme parisien. Il écrivait à la Gazette de France, alors très éclectique, et, riche par sa femme, l’une des plus grandes modistes de Paris, il recevait beaucoup et très élégamment.

J’avais la longue robe blanche de Velléda. Mon père n’ayant jamais admis les corsets, j’étais fort à l’aise dans un vêtement dont les