Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/59

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plis n’étaient retenus à la taille que par une étroite ceinture d’or. À cette ceinture pendait une faucille dorée. Mes cheveux, d’un blond foncé avec des reflets roux, étaient dénoués et ma tête couronnée de gui. J’avais, pour la première fois de ma vie, les bras nus jusqu’à l’attache de l’épaule, car, même au bal, on portait alors de petites manches.

Mon mari se laissa « blouser », comme disait Weill, qui l’attifa aimablement. Mais je fus très troublée quand le maître de la maison, me prenant par la main, me traîna au milieu du salon en criant :

« Velléda ! »

Vercingétorix était déjà là ; des peintres avec lui m’entourèrent ; il me les présenta tous et tous me félicitèrent galamment d’avoir choisi un costume qui soulignait mon type.

Je cherchai Mme Weill, que je n’avais pas saluée encore et que je ne connaissais que pour lui avoir fait une courte visite. J’étais d’ailleurs impatiente de sortir du cercle qui m’entourait et où l’on me faisait trop de compliments sur mes bras.

Grâce à Vercingétorix, duquel je réclamai le secours, je me dégageai du bloc serré des peintres. Je trouvai d’abord Alexandre Weill, qui me désignait à un vieux petit monsieur et auquel il dit, comme j’allais à lui, quittant le bras de Vercingétorix :

« Voulez-vous que je vous présente ?