Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/78

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chansons de Béranger exaltant « l’Empereur ».

Les perquisitions, arrestations, se succédant, mon mari se tient coi et a conseillé à son ami et parent de retourner en Sicile, ce qu’il a fait sitôt la noce.

La Revue de Paris est supprimée, d’autres publications sont suspendues ou menacées.

L’ouverture de la session, où paraissent les premiers sermentistes, émeut l’opinion en des sens contradictoires. L’entrée de MM. Émile Ollivier, Darimon et Henon au Corps législatif fait surgir un programme nouveau consacrant la scission du parti républicain. Ce programme, M. de Girardin le formule avec sa précision coutumière, dans un article intitulé : « La presse constitutionnelle. »

Rien ne peut donner l’idée de notre indignation en lisant cet article. On s’abordait avec des gestes révoltés. « Avez-vous lu ? » On s’écrivait avec des mots soulignés et d’énormes points d’interrogation : « Qu’en pensez-vous ? »

« Opposition constitutionnelle », ces quatre mots sont le programme de la politique nouvelle, disait M. de Girardin en terminant son article ; cette politique laisse en arrière toutes les vieilles passions, toutes les vieilles rancunes, pour ne s’attacher qu’aux idées et aux préjugés. »

« C’est ton affreux Proudhon, écrivais-je à mon père, qui a rendu de telles monstruosités possibles. Que dis-tu de cette devise de rallie-