besoin de donner de garanties ; voilà votre billet.
Chacun applaudit au procédé de Pellegrin, dont on connaissait la pauvreté, et le poëte partagea les éloges qu’on prodiguait au musicien.
Dès le lendemain, il fut question à l’Opéra de mettre à l’étude Hippolyte et Aricie. Les rôles furent distribués aux premiers chanteurs de l’époque, Chassé, Jelgot, Mlles Lemaure et Petitpas. Mlle Camargo voulut danser dans l’ouvrage ; malgré toutes ces protections, les événements, les cabales reculèrent de beaucoup la première représentation. Le sieur Thurer succéda au sieur Lecomte comme directeur de l’Opéra. Les musiciens en pied firent tout ce qu’ils purent pour entraver le nouveau venu : M. de Blamont, tout puissant comme surintendant de la musique du roi, obtint qu’on remontât son ballet des fêtes grecques et romaines, joué dix ans auparavant. La première représentation était cependant fixée au 1er septembre, lorsque vint l’ordre de donner plusieurs concerts aux Tuileries dans le courant d’août. Les répétitions furent suspendues pendant tout ce mois, et Rameau sollicita vainement de faire entendre quelques morceaux de son opéra dans un de ces concerts. M. de Blamont s’arrangea de manière à ce qu’on n’y exécutât que de sa propre musique. M. de la Popliuiére vint encore au secours de son protégé.
M. le marquis de Mirepoix allait épouser Mlle Bernard de Rieux, petite-fille du fameux Samuel Bernard, et par sa mère du célèbre comte de Boulainvilliers. Le chevalier Bernard faisait préparer pour cette noce une