Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/306

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pour pouvoir professer la composition. C’étaient Gossec, Philidor et Langlé. Le premier était accaparé par ses fonctions de chef du chant à l’Opéra et par le travail de ses propres compositions. Le second n’accordait à la musique que le peu de temps que lui laissait sa passion pour les échecs. Langlé était issu d’une famille française établie depuis plus d’un siècle en Italie et dont le véritable nom de Langlois, impossible à prononcer par des Italiens, avait pris une terminaison plus euphonique.

Langlé était né à Monaco, en 1741, et avait fait ses études au Conservatoire de la Pieta, à Naples, sous la direction de Cafara. Après avoir professé quelques années en Italie, il était venu à Paris en 1768, et s’y était fait une nombreuse clientèle comme professeur de chant et de composition[1].

Recevoir des leçons d’un tel maître eût été un grand bonheur pour Dalayrac ; mais cet espoir ne lui était même pas permis. Le hasard le mit en contact avec le célèbre professeur, et sa bonne fortune lui procura ce qu’il désirait si vivement, et ce qu’il aurait acheté au prix des plus durs sacrifices.

  1. Langlé ne quitta plus la France, dès qu’il eut remis le pied sur cette terre natale de ses aïeux. Il s’établit à Paris et épousa la sœur de M. Sue, le célèbre médecin, père d’Eugène Sue, le romancier, aujourd’hui représentant du peuple. Langlé n’a fait représenter qu’un seul opéra en trois actes, Corisandre, joué avec quelque succès à l’Académie royale de musique, en 1791. Il mourut à sa maison de campagne de Villiers-le-Bel en 1807.