Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/315

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vèrent leur prétention jusqu’à faire un opéra en trois actes, et, l’année suivante, ils firent représenter le Corsaire. Ce second début ne fut pas moins heureux que le premier. Un an après, Dalayrac fit jouer les Deux Tuteurs, en deux actes. En 1785, une cantatrice, nommée Mlle Renaud, fit de brillants débuts à la Comédie-Italienne ; aucun opéra important n’était en préparation, et le succès de la débutante augmentait de jour en jour ; Dalayrac, dans le but d’en profiter, arrangea en opéra une pièce de Desfontaines, jouée autrefois avec des airs de vaudeville. C’était l’Amant statue. La cantatrice fut bien servie par le musicien, et le public partagea son enthousiasme entre l’auteur et l’exécutante. Tous deux furent rappelés après la pièce. C’était alors une faveur aussi rare qu’elle est commune aujourd’hui.

Desfontaines, reconnaissant envers le jeune musicien qui venait de rajeunir une de ses anciennes pièces, lui confia un opéra nouveau en trois actes. C’était la Dot, dont le sujet est fort gai et fort amusant, et qui fut représentée au mois de novembre de cette même année 1785.

Jusque là Dalayrac avait eu des succès faciles, mais aucun d’eux n’avait obtenu cet éclat et ce retentissement qui s’étaient attachés à quelques-unes des productions de Monsigny et de Grétry. Ses cinq premiers ouvrages appartenaient tous au genre comique, très-ingrat à traiter en musique, et que l’on apprécie rarement autant qu’il mériterait de l’être, ne fût-ce qu’en raison de son excessive difficulté. Il trouva bientôt