Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/50

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autant d’ouvrages qu’il aurait voulu et je n’en aurais pas fait ailleurs : je fus assez heureux pour qu’il refusât ma proposition : c’était une fortune pour lui, et pour moi un empêchement de jamais me récupérer de mes pertes.

En 1850 je perdis ma première femme, de laquelle j’étais séparé depuis seize ans ; au commencement de 1851 j’épousai celle qui avait partagé ma bonne et ma mauvaise fortune, et qui même lors des malheureuses affaires de l’Opéra-National, m’avait donné tout ce qu’elle possédait, et par conséquent l’avait perdu.

Mon fils mourut à l’âge de vingt ans, ce fut un violent chagrin pour moi ; mais il me restait pour me consoler une charmante petite fille, mon Angèle, dont mon illustre confrère Auber avait bien voulu être parrain. J’eus une autre enfant, ma pauvre petite Jane, que le Ciel nous reprit au berceau : elle avait pour parrain mon ami d’enfance, presque mon frère, Pierre Erard, et pour marraine sa sœur, Mme Spontini.

Au mois de novembre 1851, je fis une maladie assez grave, la même qui en Russie avait failli m’enlever ; mais j’étais entouré des mêmes soins : ma femme, qui m’avait sauvé à Saint-Pétersbourg, et le docteur Marchal de Calvi, qui remplaçait mon cousin, le docteur Adam : grâce à eux je revins à la vie.