Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/93

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d’en faire la musique fat confié à M. Boïeldieu, qui s’adjoignit dans cette tâche le jeune Hérold.

Quelle bonne fortune pour un jeune auteur de débuter sous les auspices d’un tel collaborateur ! La musique de cet ouvrage eut un grand succès. Tout le monde se rappelle la délicieuse romance des Chevaliers de la fidélité, qui se trouvait dans l’acte de M. Boïeldieu. La part d’Hérold fut aussi remarquée, et M. Theaulon lui donna son poëme des Rosières. On trouve dans cette partition une grande fraîcheur d’idées, quoique l’orchestration fût un peu pauvre.

Le second ouvrage d’Hérold fut la Clochette. Cette musique, composée avec une extrême précipitation, ne valait peut-être pas celle des Rosières ; cependant il y a déjà un grand progrès dans l’instrumentation. L’ouverture fut surtout remarquée, ainsi que le charmant air : Me voilà, qui est devenu populaire et un chœur de Kalenders, au troisième acte, d’une excellente facture.

Hérold donna ensuite le Premier venu, en trois actes. C’était une comédie fort gaie de M. Vial, mise en opéra. Le sujet étant trop connu, la pièce n’eut qu’un assez petit nombre de représentations. La musique méritait cependant un meilleur sort. Elle était infiniment supérieure à celle de la Clochette, quoique le sujet fût plus difficile à traiter musicalement. Les mélodies étaient beaucoup plus arrêtées et plus franches. Un trio surtout, celui des dormeurs au deuxième acte, sera toujours cité comme un excellent morceau de scène.