Page:Adelswärd-Fersen - Messes noires ; Lord Lyllian, 1905.djvu/13

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A M. X…,
Ancien juge d’instruction.

Mon cher ami,

C’est vous qui avez fait imprimer à toutes forces un manuscrit que je destinais au calme reposant du tiroir. Si ce livre avait dû occasionner quelque bruit, je n’aurais pas manqué de vous le dédier : Le scandale forme, de nos jours, la plus chère distraction des sociétés choisies, et vous passez, à le créer, pour un homme célèbre : L’honneur aurait été complet.

Mais, grâce à l’obscurité in-18 où demeurera ce barbouillage, il ne me reste plus qu’à le déconseiller à vos rares amis.

D’abord parce qu’il contient, après tout, du bon sens et sacrifie quelquefois aux préjugés. Cela le rend ennuyeux et triste. Vous savez que l’absurde seul est charmant.

Ensuite parce que la morale n’y est point offensée. Et