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Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/109

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XVI

Tu nous viendras, un soir couronné d’anémones,
Un soir triste et très beau que n’attendait personne,

Et ces mains contiendront les parfums d’Italie
Dans le galbe soyeux de leur coupe pâlie.

Ces genoux, adorant les païennes prières,
Seront les arceaux blancs de ta nudité claire.

Ce front d’illuminée et ton air de statue
Évoqueront l’ardeur des Dieux qui s’était tue…

Ces seins, boucliers purs, sur ta poitrine chaste,
Sembleront, eux, trophée, un marbre enthousiaste ;

Ces yeux seront, ces yeux, tout humides d’ivresse
L’étincelant pistil en fleur de ta jeunesse…