Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/110

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Mais ton baiser déçu n’aura plus la langueur
Des cyprès jaillissant près des jets d’eau chanteurs !

. . . . . . . . . . . . . . . . .

— Quoi, dearest, vous lisez encore ? Vous allez vous faire mal au tête, yon know ?

Il fermait le livre, résigné, confus de trouver devant lui Muriel si fraîche après sa promenade, et si jolie. Et Gérard qui l’avait attendue vainement toute la journée, qui s’était bien juré de lui faire la tête (oh ! mais, là, une tête épouvantable), Gérard baissait le nez, trop heureux de la voir enfin. L’artiste se faisait soudain petit enfant. D’ailleurs, en défaisant son chapeau dont elle retirait minutieusement les épingles, une à une, avec l’air absent et préoccupé de toutes les femmes qui n’ont rien à faire, miss Lawthorn bavardait et détaillait sa journée.

Tout en parlant, elle examinait le nouvel atelier que Maleine venait de louer à la Piccola Marina, et soulevait les morceaux de grosse toile humide baignant les glaises. Ce matin même, après son déjeuner, elle était venue en surprise. Mais Maleine n’était pas là. Alors, elle partait pour une excursion du côté de Barbarossa, grimpait les flancs du Monte Solaro, atteignait le Phare, et s’en re-