Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/146

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chapelle plus intéressante encore s’ouvrait en sous-sol, probablement crypte ancienne de l’église. On la suivit. Après le XVIIIe siècle funèbre et galant de tout à l’heure, c’était Byzance qu’on découvrait : Une Byzance primitive et païenne dont les fresques aux gestes simples et aux rutilances effacées couvraient les murs bas, les cloisons trapues : Apôtres émaciés et barbus, au crâne surmonté des trois touffes légendaires, et regardant avec des faces à la Clouet le Christ tout éclaboussé de sang. Madeleines et saintes femmes, sans sexe quasi, aux visages maigres aussi, dont les yeux brûlaient comme leurs auréoles. Madones noires, dont les vertus se proclamaient miraculeuses. Démons brandissant des tenailles frénétiques, Anges diaphanéisés dont les longues ailes processionnent…

Cette fois-ci, devant le garde grognon et muet, le jeune guide se lançait dans de folles digressions, racontant quelque chose à propos de la Reine Jeanne, choses que d’ailleurs Gérard Maleine parvenait difficilement à comprendre. Le petit montrait devant les chapelles latérales successives, des trous pareils à ceux d’en haut, mais vides, où il ne restait rien, et affirmait que Jeanne choisissait ses amants parmi les plus beaux gars du peuple, lazzaroni de l’Annunziata ou contadini de Pouzzoles, les conduisait l’un