Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/178

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la commère avec la bouche en parapluie des dédains ultimes… Puis maternelle, soudain, elle cueillait un animalcule sur le col du jeune merlan et retournait à ses salades.

— Eh ben, ma foi, ça s’appelle un couac à l’orchestre ! Pas besoin de se la fouler, mes p’tits ! Ce furent là les premières paroles et la seule morale du père lorsqu’il eut tout appris. On l’avait, après déjeuner, directement conduit à la maison de Nelly. Il ne trouvait personne. Après tout, des gens qui vont se marier, ça se ballade ! suggérait-il. Et, philosophe, il enjoignait au guide de lui indiquer l’atelier de son fils. Il tombait dans le studio en aérolithe et Dieu sait avec quelle tête trouvait Gérard et Nelly rangés en bougeoirs, sentait de suite qu’il y avait eu quelque chose, s’enquérait…

Mais Gérard devant cette philosophie moitié indifférente moitié cynique se révoltait :

— Voyons, tu ne vois donc pas où nous en sommes tous les deux ? Cette pauvre Nelly que tout Paris a vue avec ce misérable… Moi qui n’avais sur terre d’autre bonheur que Muriel… Alors tu t’en moques ?

— Non, je ne m’en moque pas, mon petit Gérard répliquait le vieux Maleine, exceptionnellement tendre. Je ne m’en moque pas. Mais je crois qu’il serait très utile de s’en moquer. Tu es assez grand