Page:Adelsward-Fersen - Et le feu s’éteignit sur la mer.djvu/221

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Divin qui avait été choisi par Auguste ; on avait couvert l’esclave tyriote d’une robe couleur de nuit. L’empereur, les prêtres et les assistants s’étaient vêtus d’une façon pareille. Le seul éclat dans ces ténèbres, c’étaient les roses de la couronne du favori et les opales dont s’ornaient les tempes creuses de Tibère…

Maintenant les voix éclataient plus fortes. L’enfant avait été amené tout près du socle sculpté en face duquel brillait la minuscule et pure flamme. L’empereur, derechef, flattait le cou délicat. Soudain, un rayon flamba, les chœurs cessèrent. Instantanément, toutes les robes couleur de nuit s’abattirent : César, l’enfant, les devins, les mercenaires, apparurent vêtus de blancheurs.

Un cri, un seul, un atroce cri désespéré. L’empereur, blême, tremblant, retirait de la jeune poitrine palpitante le couteau d’or qui avait troué le cœur.

Dans le soleil glorieux qui inondait maintenant le temple, une larme glissait le long de la joue terne du sacrificateur, une larme glissait comme la rançon du cadavre.

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Une heure plus tard, après avoir dit adieu à son ami, Gérard Maleine revint lentement, solitaire et