vie ! jeté vers Hultmann sorti. Elle était propre, la vie ! Partout, autour de lui, des misères, des tares, des vulgarités, des hypocrisies…
Enfin, surmontant sa révolte, il brisa le papier fragile…
« … Mon Gérard, je t’embrasse pour la dernière fois. Le monde m’est devenu indifférent. Je m’en évade et je pardonne, comme j’espère être pardonnée plus tard.
« Je prononcerai mes vœux dans trois jours à Noël au couvent de Ortigâo en Espagne, tout près de la frontière. J’y prierai pour vous tous et pour moi-même. Peut-être recevras-tu cette lettre au moment où je n’aurai plus d’autre joie que d’être la fille de Dieu… »
Il passait une main fiévreuse sur son front moite… Le monde m’est devenu indifférent… je m’en évade ! Par un curieux phénomène de mémoire la phrase de sa sœur se mêlait à ce qu’avait dit Hultmann : Vous êtes parmi les nombreux hommes qui se sont rivés au malheur. Il est toujours temps d’en briser les chaînes… Et cela formait un carillon persistant et très doux qui lui chantait aux oreilles, un carillon venu de loin, d’un au-delà mystérieux comme la nuit de Noël…
La nuit de Noël. Vrai ! On y était revenu. Ah !