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APOTHÉOSE

céleste, il ne demandait plus qu’à vivre à côté de Contarinetta à laquelle il disait des prières, des hymnes, des chansons. Leurs caresses seraient enfantines, très légères, très blanches. ils ne se toucheraient que des lèvres, à peine, pour ne jamais sentir un remords. Dieu qui avait permis qu’ils connussent la caresse l’un de l’autre les protégerait contre le mal.

Jacques demeurait plein d’un fervent désir : Racheter ses erreurs d’adolescence, ses minutes de folie par un divin sacrifice. Il renoncerait sensuellemént à la jeune fille. L’amour le plus grand est celui qui renonce. Quand on a touché les doigts tremblent, quand on a connu, le rêve meurt…

— Veux-tu m’accompagner ce soir sur la Place, continuait Sforzi, je te la montrerai. Toi même, tu en choisiras une… Et puis tu verras passer Jean Lorrain.

Jacques fit un signe de tête ; — Je te remercie… Je resterai ici dans ma chambre.

— Comme tu voudras… Pourtant, et le dîner ?