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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/171

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APOTHÉOSE

et j’adore, ainsi qu’on tremble et qu’on s’agenouille devant un miracle.

Jacques entraîna la jeune fille dans le rayon de lumière qui dorait le balcon. Il la fit s’appuyer contre le marbre entre les ciselures duquel des fleurs ouvraient leurs joyeux calices.

— Venez, venez dans ce décor qui exalte votre charme, tout près des fleurs dont vous êtes l’emblème, tout près des fleurs dont vous avez les parfums. Parlez-moi…

— Il me semble Jacques, que je vous ai moi aussi attendu toute ma vie. Et pourtant comme notre rencontre est frêle, comme notre amitié est passagère ! Je ne sais pas qui vous êtes en image, vous m’ignorez en réalité. Vous ne connaissez que mon visage. Mon âme, l’avez-vous devinée ? Lorsque nous nous séparerons… peut-être ?

— Ninette, interrompit-il, vos yeux s’ouvriront et verront, votre vie sera la mienne…