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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/179

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SOUS LA NUIT ETOILÉE...

unique parée de ses palais, de ses églises, de ses statues soulève le bronze de son cercueil, telle qu’une morte embaumée. Et surgissant avec la vision des Doges, des mercenaires, des sénateurs, des galères, avec la vision héroïque et merveilleuse où flotte une odeur d’Orient, de légende, de conquête, surgissant avec Dandolo, Cotteone, Foscari, et Boccherinetto, la papillotante histoire d’une Venise adorable et rocaille, masques blancs, presque lunaires ; tricornes et longs manteaux, patriciennes à paniers, jolies traines que tient un nègre, singes, tripots, princes… et falbalas à damner Fragonard !

Tout à coup des cloches lointaines, des oiseaux qui passent, un silence, puis un murmure, puis des voix, des douceurs mordantes et morbides de guitares. Et au détour du canal, venant du Rialto, une barque longue et sombre, où chantent des bohémiens. Bohémiens à coup sûr, avec leurs silhouttes désossée, inquiétante presque. Les femmes accompagnent, assises sur le