Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
NOTRE-DAME DES MERS MORTES

ses poignées de mains, ses conseils… Voyons, voyons. Il lui avait passé un bras derrière la tête et il le tenait comme un bébé qu’on berce… Pauvre gosse. Ah cré nom de nom !…

Alors, il ne la reverrait plus, il ne toucherait plus sa main fine et ses lèvres dont il connaissait les courbes les plus légères, il ne les baiserait plus. Même pas un souvenir d’elle. En avait-il d’autres que les visions dont palpitait son âme ? Pas de lettres ; la seule que Ninette eût écrite, il l’avait égarée au retour de Florence. Pas de fleurs ; Qu’étaient devenues celles que la jeune fille avaient gardées, après Saint-Francois du Désert ? Pas de bibelots fragiles ; Aucune boucle lumineuse, aucun fragment de cet or souple que son regard ciselait avec des caresses. On ne s’aime jamais autant que les premiers jours qui suivent un départ. Et le départ était éternel… Brusquement il se rappela les recommandations de Ninette, pour grand-Père, pour la tombe et pour lui. Il fallait