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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/318

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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

pas pour toi… Nous sommes les voix implacables, les féroces justicières. Ah ! c’est bon de faire souffrir, de déchiquetter les moelles, tiens, tiens d’enfoncer nos ongles dans les chairs. Au secours, encore… au secours, mon Dieu !

Sans force, Liéven s’est trainé sur les genoux vers la porte. Il voudrait ouvrir et s’enfuir, s’enfuir loin de cette image obsédante, de ce cauchemar. Mais il ne peut pas ouvrir… Grâce mon Dieu… vous savez que ce n’est pas de ma faute… qu’elle m’aimait, que nous étions jeunes, que nous étions fous, que jamais je n’ai rien fait de mal contre elle… — Tais toi, hypocrite, menteur, souple comme tes désir, ingénieux comme les caresses. Elle vivait d’une façon tranquille et saintes. Tu es venue la prendre à l’église, l’embrasser devant l’autel, la détourner des idées saintes, la voler au Seigneur. Le Seigneur se venge quoique tu sois faible et jeune. Le remords, le remords te torture. Il te rongera comme un rat immonde. C’est toi qui l’as tuée…